Le Gange meurt et meurt vite

La situation critique de la rivière Gange, hautement polluée, n'est peut-être pas nouvelle, mais une nouvelle décision de la Cour suprême indienne ne contribuera probablement pas beaucoup à résoudre son cas désespéré.

Cette annulation remplace une décision rendue en mars dernier par la Haute Cour de l’Etat d’Uttarakhand, dans le nord de l’Inde, à l’origine de la rivière 2 525 Ganges. La Haute Cour avait statué que le fleuve devait posséder le même statut juridique que les êtres humains (cela peut paraître bizarre, mais cette décision a déjà été prise dans des endroits comme la Nouvelle-Zélande). L’État a affirmé que l’attribution de statuts de protection à un niveau humain serait un pas dans la bonne direction, dans la mesure où toute action qui polluerait ou endommagerait le fleuve serait une transgression juridiquement comparable à "une agression ou même un meurtre". Cependant, l'État était préoccupé par la complexité des situations juridiques pouvant découler d'une telle distinction. La Cour suprême de l'Inde a accepté et a officiellement annulé la décision antérieure.

Le Gange est une source d’eau vitale pour plus d’un milliard de personnes en Inde. C'est également un site saint important pour les hindous du pays. Des années de ruissellement provenant de sites industriels et de tanneries à proximité, ainsi que de la pollution due aux déchets humains, ont été des facteurs cités pour la qualité abominable de la rivière. Les avocats préviennent que sans réglementation et protection gouvernementales plus strictes, la pollution du Gange ne cessera de s'aggraver, ce qui entraînera une augmentation des maladies d'origine hydrique, entre autres affections. Les activistes espèrent que des réglementations gouvernementales plus strictes pourront toujours être mises en œuvre malgré cette récente décision gouvernementale, que beaucoup considèrent comme un pas dans la mauvaise direction.